lundi 3 février 2014

Le Magasin des Suicides


Imaginez un monde où l’on vend depuis dix génération tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l’humeur sombre jusqu’au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...
Le Magasin des Suicides est un petit livre d’environ 150 pages, écrit par Jean Teulé. Sa première parution remonte à 2007 et son adaptation cinématographie, réalisé par Patrice Leconte, est sortie en salle en septembre 2012.


L’histoire d’une famille pas comme les autres.

Lucrèce, Mishima et leur trois enfants, Vincent, Marylin et Alan passent leur vie à abréger celle des autres. Ils vendent des cordes résistantes, des parpaings en ciment et des fioles bourrées d’arsenic (vous remarquerez que les personnes ne portent que des noms tirés de suicidés célèbres).
Lucrèce et Mishima, sont très fiers de leurs deux aînés : Vincent est diaphane et suicidaire, et Marilyn est grasse et mal dans sa peau. Le problème c’est Alan. Il dérange. Car il voit la vie en rose. L’enfant rebelle va doucement semer l’optimisme, comme on inoculerait un poison. Il rend le sourire aux clients, et c’est très mauvais pour le commerce.

« On le force à regarder les infos à la télé pour tenter de le démoraliser mais si un avion transportant 250 passagers s’écrase et qu’il y ait 247 morts, lui ne retient que le nombre de rescapés. »

Mais qui est Jean Teulé ?

Jean Teulé, après des études de dessin à Paris dans l’école d’art de la rue Madame, devient dans un premier temps, auteur de bandes dessinées pendant une dizaine d’années. Il collabore avec des auteurs comme Jean-Marie Gourio et adapte le roman de Jean Vautrin Bloody Mary. Il réalise également d’autres bandes dessinées en solo. Il est primé en 1990 au festival d’Angoulême pour « contribution exceptionnelle au renouvellement du genre de la bande dessinée ». Il décide d’arrêter la BD pour se lancer dans la télévision. C’est l’animateur Bernard Rapp qui lui propose de faire de la télé, L’assiette anglaise. Il file ensuite sur Canal + rejoindre l’équipe de l’émission Nulle part ailleurs. La directrice littéraire Élisabeth Gille, l’ayant écouté à la télévision, lui propose d’écrire. Treize romans sortiront. L’un d’eux, Darling, est adapté au cinéma par Christine Carrière en 2007. En 1996, Teulé réalise également l’adaptation de son livre Rainbow pour Rimbaud en long métrage. Il reçoit le prix de la jeunesse au festival de Cannes, puis décide d’arrêter le cinéma. Et depuis, il ne fait qu’écrire des romans. Je, François Villon a obtenu le Grand Prix de la Biographie et est adapté en téléfilm pour France 2 en 2009. L’une de ses œuvres majeures Le Magasin des Suicides a été traduit en vingt-quatre langues. Patrice Leconte l’a adapter en film d’animation en 2012.


       Le suicide, ça se trouve ailleurs ?

Suicide, mode d'emploi, est un livre de Claude Guillon et Yves le Bonniec, édité en 1982.
Ce livre relate l'histoire, les différentes techniques et l'actualité du suicide. Au dixième chapitre de celui-ci, figurent des « recettes médicamenteuses » et des noms de médicaments mortels. Ce sont ces dernières informations qui pousseront ses adversaires à le combattre.

Censuré en France, le livre lève, selon ses défenseurs, le tabou sur le sujet du « droit à la mort », et son interdiction relève du délit d'opinion. Selon ses opposants, il peut constituer une incitation au suicide.

Et je n’en pense que du bien.

Ce livre est un petit bijou d'humour noir , décalé et grinçant ... car on rit et on sourit beaucoup tout en le lisant. Depuis la description des méthodes de suicide (de la corde tressée main avec minutie, au bocal de bonbons de la caisse, dont certains sont au cyanure, en passant par les lames de rasoirs pour se trancher les veines, dont certaines sont volontairement rouillées pour ne pas échapper à la septicémie, si jamais le client se rate...).
Je vous avoue qu’avant de commencer le livre, j’étais septique, j’avais peur qu’il soit trop glauque pour moi. Mais Jean Teulé est un sans doute un peu magicien, car traiter un sujet tabou comme le suicide sur un ton humoristique, sans jamais sombrer dans le glauque est un tour de force. Pour un peu, on aurait envie de pousser la porte de ce magasin des suicides. L'écriture est rapide, enlevée, fluide. Les chapitres courts incitent à ne pas s'arrêter avant d'avoir lu le suivant, puis le suivant et encore un ...


Vous l'aurez compris j'ai aimé ce petit roman et je vous le recommande vivement !

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